LIENS UTILES
Le Plan National de l’Eau et ces orientations pour le bassin du Tensift
L’objectif du PNE est de définir, pour les 30 prochaines années, le cadre de la politique nationale de l’eau et les champs d’intervention de tous les acteurs dans le domaine de l’eau, intégrant toutes les actions susceptibles d’assurer les besoins en eau de la population, d’accompagner durablement le développement socio-économique du pays, et de préserver cette ressource stratégique.
Partant de cette vision, les orientations stratégiques de la politique nationale de l’eau s’articulent autour des piliers suivants :
- Poursuite et renforcement de la politique de développement de l’offre par la construction des barrages et l’interconnexion entre les différents systèmes hydrauliques. La promotion des eaux non conventionnelles notamment le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées épurées, selon une approche intégrée.
Gestion de la demande en eau qui devrait permettre des économies d’eau et surtout une valorisation conséquente des ressources en eau mobilisées.
Préservation des ressources en eau et des écosystèmes et améliorer la gestion des phénomènes météorologiques extrêmes en particulier la protection de la population et des biens contre les inondations.
Afin de concrétiser ces orientations, des objectifs sont définis à partir notamment du diagnostic du secteur de l’eau :
Disposer d’une offre d’eau conventionnelle et non conventionnelle supplémentaire à l’horizon 2050 selon un échéancier précis.
Adapter l’évolution de la demande en eau aux ressources disponibles.
Réduire le taux d’envasement des barrages de 10 à 20 % à l’horizon 2050.
Réduire la surexploitation des eaux souterraines de 50% en 2030 pour atteindre l’équilibre en 2050.
Améliorer la qualité de l’eau en réduisant la pollution à plus de 70% et en augmentant le taux de réutilisation à près de 30% en 2050.
Intégrer la quasi-totalité de l’AEP de la population rurale dans les systèmes d’approvisionnement en eau potable structurants.
Assurer un niveau de protection contre les inondations de tous les sites à risque moyen à élevé avant 2040.
Mettre en place un système d’information sur l’eau avant 2025, pour le suivi et la bonne gouvernance de l’eau.
Engager, d’une manière intégrée et concertée, les projets de sauvegarde des écosystèmes fragiles notamment les zones humides et les oasis.
Les actions du PDAIRE s’inscrivent dans ces orientations, elles visent l’optimisation de la gestion de l’eau, et concernent la gestion de l’offre en eau, la gestion de la demande en eau, la préservation de la ressource en eau, la protection contre les inondations, la gouvernance et les aspects institutionnels et réglementaires.
La zone d’action de l’Agence du Bassin Hydraulique du Tensift intègre des paysages très contrastés, des reliefs du Haut Atlas aux plaines alluviales du Haouz de Marrakech, aux dépressions endoréiques de la Bahira et à la bande côtière d’Essaouira. Elle est marquée par :
Une population qui a presque doublé en moins de cinquante ans où la ville de Marrakech représente 79% de la population urbaine, un poids dominant aussi bien sur le plan démographique qu’économique notamment au niveau des secteurs du tourisme et de l’industrie augurant de l’importance de cette ville dans l’aménagement hydrique futur de la zone du plan.
Des précipitations variables dans le temps et dans l’espace (180 mm à 220 mm/an dans la plaine et 560 mm/an dans les reliefs de l’Atlas).
Des apports d’eau naturels atteignant une moyenne annuelle de près de 1116 Mm3 constitués majoritairement par les apports des affluents rive gauche de l’oued Tensift. En dehors de quelques vallées montagneuses entretenues par la fonte des neiges, les autres oueds ne coulent qu’épisodiquement. Les eaux des oueds sont dérivées par 642 séguias, 198 Mesrefs et 36 canaux représentant près de 1100 Km de longueur : 35% des apports annuels des eaux de surface locales sont dérivés par les séguias traditionnelles.
La dépendance du Tensift du bassin limitrophe de l’Oum Er Rbia : Un transfert a été réalisé au début des années 1980 pour dériver les eaux de l’oued Lakhdar affluent de l’Oum Er Rbia vers le Haouz via le canal de Rocade. Ce canal a été réalisé au départ pour le transfert d’un volume de 300 millions de m3 annuellement. Le volume annuel moyen transféré pendant les dix dernières années ne dépasse pas 186 Mm3/an.
Des eaux souterraines, qui constituent un potentiel stratégique fortement sollicité : elles assurent l’approvisionnement en eau potable de la quasi-totalité des centres urbains et ruraux (à l’exception de la ville de Marrakech), l’irrigation des périmètres agricoles et une grande partie des besoins en eau du secteur touristique. Le volume renouvelable en est évalué à 520 Mm3/an dont 401 Mm3 pour la nappe du Haouz- Mejjate.